Dégât collatéral de la privatisation de France Telecom Orange: les sirènes réduites au silence !

Faute de maintenance, une partie des 4 500 sirènes chargées d’alerter la population en cas de danger immédiat sont en panne. Voilà une nouvelle affaire qui justifierait l’arrêt de la saignée des effectifs dans les services techniques et la réappropriation publique des télécoms.

Cela fait le buzz, depuis quelques jours, sur Internet et à la télévision. Depuis qu’on n’entend plus les sirènes d’alerte retentir chaque premier mercredi du mois, les sirènes d’alerte font beaucoup parler d’elles. Baptisé RNA — Réseau national d’alerte — ce système hérité de la Seconde Guerre mondiale connaît des dysfonctionnements en raison d’un conflit juridique opposant le ministère de l’Intérieur et le groupe France Télécom-Orange.

Depuis la Libération, l’administration des PTT, devenue France Telecom, puis Orange, assurait l’entretien de ce réseau d’alerte, prévu notamment en cas de danger immédiat (catastrophe naturelle, accident nucléaire, nuage toxique, etc.).

En 2011, le groupe, privatisé depuis 1997, a décidé de ne plus assurer ce service. Les suppressions massives d’emplois de techniciens réalisées depuis 1997, soit la majeure partie des 60 000 suppressions d’emplois, et les pertes de compétences qui en découlent, ne permettent plus à l’entreprise d’entretenir ce réseau.

France Telecom n’est plus au service de l’État, mais de ses actionnaires.

Ce qui est le plus surprenant c’est que cela surprenne l’État, et que cette décision ait été attaquée début 2012 par la Direction centrale de la sécurité civile qui a demandé à Orange de poursuivre la maintenance. Il ne semble pas y avoir de communication entre Bercy (le Ministère des finances) qui a fortement pesé, à l’époque, pour obtenir la privatisation de France Telecom, et le Ministère de l’intérieur. Bercy récupère en effet 1,5 milliards d’euros au titre des dividendes chaque année. Aujourd’hui, après plusieurs rebondissements juridiques, le dossier est désormais entre les mains du Conseil d’État.

En attendant, faute d’entretien, une partie des 4500 communes rattachées au Réseau national d’alerte connaît des ratés.

Et comme d’habitude les affaires qui étaient de la responsabilité de l’État, et donc à sa charge, sont mises à la charge des collectivités locales (et donc des impôts locaux). C’est ce qu’il semble de dégager de l’évolution du dossier.

A vos impôts locaux donc !

La préfecture des Yvelines a, par exemple, envoyé un courrier à chacun des maires du département pour leur demander de continuer à entretenir et tester les sirènes.

Voilà une nouvelle affaire qui montre que la privatisation de France Telecom était un non-sens, et qui s’ajoute aux arguments qui militent pour une réappropriation publique des télécoms.

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