Ecrire au fil rouge

Numéro 1: Éditorial

Tenir le fil !

Chacun sait que l’industrie textile a été longtemps une activité très importante dans notre département, et le théâtre de grandes luttes sociales. On en compte d’innombrables, que ce soit depuis le début de la révolution industrielle, mais aussi, notamment dans la région rouennaise et elbeuvienne, très longtemps avant la Révolution Française.

Cette activité a, aujourd’hui, quasiment disparu, et peu de gens savent qu’un travail précis était nécessaire, dans les fabriques de coton ou de laine, pour assurer la fabrication par les fileuses “mécaniques”.

Il fallait intervenir régulièrement sur les machines pour rattacher manuellement les fils qui se brisaient au cours de la fabrication. Sans intervention humaine celle-ci s’arrêtait inéluctablement, sans quoi le produit fini aurait été de mauvaise qualité.

N’est-ce pas un symbole de notre activité: empêcher que le fil de l’histoire sociale ne se perde, sans quoi, le syndicalisme serait en grand danger, ou risquerait de n’être qu’un syndicalisme de mauvaise qualité.

Par ailleurs, malgré une démarche qui se veut scientifique, il est évident qu’une revue d’histoire comme la notre, avec le peu de moyen dont elle dispose, ne pourra jamais couvrir la totalité de l’énorme champ de l’histoire sociale.

Pour nous, il s’agit bien de “tenir le fil” sans le lâcher, de manière à aborder le plus de sujets possibles, faire que ce fil ne se brise pas.

Voilà la raison du choix du titre de notre revue. Quant à la couleur de notre fil , c’était “cousu de fil blanc”, il est rouge comme la couleur historique du syndicalisme CGT.

Bonheur et longue vie à notre fil rouge”.

Gilles Pichavant

site de l'IHS CGT 76e