Numéro 12: Éditorial
Le 20e anniversaire de lInstitut confédéral CGT dhistoire sociale.Il y a 5 ans, lorsque lUnion départementale CGT de Seine-Maritime, et les différentes Unions locale, décidaient de créer notre institut départemental de Seine-Maritime, elles sinscrivaient dans un mouvement qui avait pris sa source avec la création de lInstitut confédéral en 1982.
Les premiers promoteurs de lInstitut sappuyaient sur le constat que lHistoire de France avait trop tendance à évacuer le rôle de la Classe ouvrière. Il sétaient dits que sil y avait une force capable de sintéresser et dintéresser au rôle de la Classe ouvrière, cétait bien la CGT. Pour lessentiel leur objectif était de mettre en évidence le rôle des travailleurs dans lhistoire. Dautant que les avancées sociales dans la construction de la société émanent essentiellement, en effet, des luttes du prolétariat, de la classe ouvrière, des travailleurs, des salariés.
Le mouvement syndical na que 150 ans dexistence. La CGT approche des 110 ans dexistence. Cest quasiment rien à léchelle de lHistoire. Or lhistoire, sa connaissance, son analyse, la compréhension des expériences sociales et politiques vécues par ceux dont on hérite, est indispensable à la maîtrise lucide dun avenir. Ce besoin vital dans une mondialisation qui complexifie les rapports de classe, et dans un contexte qui brouille les repères, se heurte pourtant à plusieurs handicaps pour être satisfait.
Premièrement, le renouvellement du collectif militant se fait dune manière incessante au point quun militant, qui soit petit fils dun militant, est extrêmement rare. Les archives personnelles, les vécus et expériences, disparaissent avec les acteurs.
Deuxièmement, le mouvement syndical na que peu accumulé de patrimoine à la différence du patronat. Il ne reçoit que peu de legs, de biens, de terres, de maisons, etc. au point que, par exemple sur des centaines de milliers daffiches publiées, il en reste très peu.
Troisièmement, les militants sous-estiment, en général, ce quils font. Le syndicat vit au présent, sur limmédiat. Alors que dans les premiers syndicats, il y avait toujours un archiviste, cette pratique sest peu à peu perdue.
Certes des historiens, des sociologues, des spécialistes des sciences sociales contribuent à lhistoire sociale, parfois de manière contradictoire, mais peut-on sen contenter?
Linstitut CGT dhistoire sociale, les instituts régionaux et départementaux, ont donné vie à une ambition: celle de regarder le mouvement de lintérieur, de comprendre les mécanismes de lorganisation, de solliciter la mémoire des militants, de croiser leur approche, de réfléchir sur leur engagement, détudier les archives écrites et audiovisuelles, de saisir les motivations des acteurs, de se pénétrer du contexte économique, social et politique de lépoque pour appréhender les comportements, danalyser les conceptions et les choix de société.
Continuons luvre entreprise, pour le succès de nos luttes daujourdhui. Renouvelez votre adhésion pour 2002 !
Gilles Pichavant