Ecrire au fil rouge

 

La lutte pour la paix en Algérie

La lutte pour la « PAIX EN ALGERIE » au Havre 1958 – 1962,   

Par Albert PERROT Vice Président

Ce deuxième article sur la lutte pour la Paix en Algérie, couvre la période Mai 1958 à Mars 1962, date de la signature des accords d’EVIAN. Il relate les principales actions, luttes, manifestations, tant au plan national qu’au plan local au Havre. C’est une période décisive, puisqu’elle aboutira à la Paix.

Mais c’est aussi une période particulièrement difficile et dure, avec un pouvoir personnel intransigeant au début, avec des actes de répressions féroces à l’égard des Algériens et des Français agissant pour la Paix, avec la naissance et l’activité de cette armée secrète (l’OAS) qui multipliera attentats, plastiquages, rebellions ouvertes – En Algérie comme en France.

Mais c’est aussi une période où l’on voit les Forces de PAIX gagner progressivement du terrain sur les acharnés de la guerre.

Le 13 Mai 1958, profitant de la démission du ministère Gaillard, des officiers factieux et des ultras organisent à ALGER une véritable rébellion, avec manifestations de rue, création d’un Comité de Salut Public présidé par le général Massu, occupation des bâtiments publics, et lancent un appel au général de Gaulle pour qu’il prenne le pouvoir. Et ce dernier de répondre « Moi seul, je peux sauver le pays ».

La CGT appelle aussitôt à l’action en déclarant que « La classe ouvrière est résolument opposée à tout pouvoir personnel et à toute dictature militaire. »

Grèves et manifestations se multiplient dans toute la France, et au Havre plusieurs meetings rassemblent des milliers de personnes devant Franklin.

Malgré ce puissant mouvement d’opposition populaire, de Gaulle sera investi le 1er Juin 1958 par l’assemblée nationale. Aussitôt, il prépare une nouvelle constitution qui renforce considérablement les pouvoirs du Président de la République. A l’occasion du referendum sur cette constitution, la CGT appelle seule en tant qu’organisation syndicale, à voter « non », de Gaulle obtient un véritable plébiscite avec 80 % des voix. Le chantage à la guerre civile, de vagues promesses de paix en Algérie ont pesé lourd dans le résultat de ce vote. De Gaulle est apparu comme « l’homme providentiel ».

L’action pour la paix en Algérie devient encore plus difficile. Mais les illusions créées se dissipent rapidement.

A Alger, le 5 Juin 1958, de Gaulle annonce la couleur : « je déclare qu’à partir d’aujourd’hui, la France considère que dans toute l’Algérie, il n’y a que des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. »

 

Le 7 Juin 1958 à ORAN :

« L’Algérie doit démontrer qu’elle est une terre française aujourd’hui et pour toujours ».

Le 8 Juin 1958 à MOSTAGANEM :

« Vive l’Algérie Française ».

L’action pour imposer la paix en Algérie par la négociation apparaît plus nécessaire que jamais.

Du 22 Juin au 6 Juillet 1959, dans le cadre d’une quinzaine d’actions, des milliers de signatures couvrent une carte adressée au Président de la République :

« L’emploi de la force en Algérie ne peut rien régler, il ne peut que rendre plus difficile un accord basé sur la compréhension réciproque.

La négociation, seule capable de mettre fin à la guerre, est immédiatement possible avec la résistance algérienne, si la reddition de l’adversaire n’est pas exigée.

L’avenir politique de l’Algérie, ne peut être fixé de façon unilatérale ; il ne peut s’élaborer qu’à partir d’une négociation qui, tôt ou tard, devra avoir lieu. »

Un grand meeting se déroule à Franklin le mardi 30 Juin 1959, meeting organisé par :

- Le Mouvement de la Paix,

- Le Centre d’Action Démocratique,

- Le Parti Communiste,

- L’Union des Gauches Socialistes,

- Le Parti Socialiste Autonome,

- L’Union des Syndicats CGT.

Une nouvelle fois la salle Franklin résonne de la volonté des travailleurs, de la population havraise de voir s’ouvrir le chemin de la paix en Algérie par l’ouverture de négociations.

Les actions incessantes menées pour la paix en Algérie, en France, la résistance armée des Algériens ont fait évoluer de Gaulle : il admet le 16 Septembre 1959 l’autodétermination du Peuple algérien :

« Compte tenu de toutes les données algériennes nationales et internationales, je considère que le recours à l’autodétermination doit être dès aujourd’hui proclamé… »

Mais ses exigences la vident de son contenu : « naturellement, la question sera posée aux Algériens en tant qu’individus, car depuis que le monde est monde, il n’y a jamais eu d’unité, à plus forte raison de souveraineté algérienne. Quant à la date du vote, je la fixerai le moment venu, au plus tard quatre années après le retour à la paix… » et il poursuit: « L’indépendance aussi est impossible, ce serait une sottise, une monstruosité. » (Tournée des popotes, Batua 16 Septembre 1959).

Le 24 Janvier 1960, les Ultras d’Algérie, prenant prétexte de mesures prises contre le général Massu, avec bien entendu la complicité de l’armée, occupent le quartier des Facultés à Alger, dressent des barricades. C’est la rébellion ouverte, c’est le coup de force des barricades.

La riposte à ce coup de force des factieux sera puissante et considérable.

Ensemble la CGT, la CFTC, la FEN, l’UNEF appellent les travailleurs à faire grève et à manifester pour faire échec aux factieux : « Écraser les forces fascistes, clairement exprimer la volonté d’en finir avec la guerre d’Algérie, affirmer l’attachement de la classe ouvrière à la démocratie » tels sont les objectifs de cette action unitaire.

Journal_01.gif (22961 octets)

Dix millions de travailleurs font grève dans toute la France pour barrer la route aux factieux et aux fascistes. Au Havre, métallos, ouvriers du bâtiment dockers, ouvriers du bois, salariés de l’EDF.. font grève.

Le peuple algérien s’est doté d’un gouvernement provisoire : le G.P.R.A.

Du 25 au 29 Juin 1960, une rencontre a eu lieu à Melun, entre émissaires du G.P.R.A et représentants du gouvernement. Une grande journée nationale d’actions est organisée par le Mouvement de la Paix, la Fédération CGT de la Métallurgie le 28 Juin 1960 pour que les pourparlers de Melun aboutissent à une véritable négociation de paix.

Un rassemblement a lieu à 18 Heures à la salle Franklin le 28 Juin 1960, où se retrouvent tous les artisans de la Paix. Malheureusement les pourparlers de Melun n’aboutissent pas ; c’est l’échec face aux conditions dictées par de Gaulle.

Le 27 Octobre 1960 une journée nationale d’action pour la négociation en Algérie est à nouveau organisée par la CGT, CFTC, la FEN et l’UNEF.

Au Havre, un appel commun est lancé par les Unions Locales CGT, CFTC et FEN aux travailleurs pour une grève d’une heure et une participation au meeting à Franklin à 17 H 45.

Les objectifs de cette manifestation sont clairement exprimés :

- La paix par la négociation en Algérie,

- La garantie mutuelle de l’application loyale du principe de l’autodétermination,

- La sauvegarde de la démocratie et de ses principes fondamentaux.

De nombreuses organisations se joignent à cette journée d’action, et appellent la population à participer au meeting :

Mouvement de la Paix, Ligue des Droits de l’Homme, Union des Femmes Françaises, Fédération des Anciens d’Algérie, Parti Socialiste Unifié, Parti Communiste Français, Foyers des Jeunes Travailleurs, Tourisme et Travail, F.N.D.I.R.P., Union des Jeunesses Communistes de France, La Libre Pensée, ARAC, Syndicat des Municipaux CGT, Syndicat Hospitaliers CGT, Union Syndicale des Métaux CGT, Union syndicale des Marins et ADSG (Ponts et machines), Syndicat des Municipaux CFTC, Syndicat du Bois CGT.

L’ensemble des FORCES DE PAIX entend clamer encore et toujours plus fort sa volonté de voir s’ouvrir de véritables négociations.

Les travailleurs sont venus de toutes les usines, de toutes les corporations : ils sont là les métallos, les ouvriers du bâtiment, les hospitaliers, les municipaux, les travailleurs du Bois, les Marins, les enseignants… Les jeunes côtoient les anciens, les femmes sont présentes, les communistes, ceux du PSU, des chrétiens, des laïques… C’est toute une population qui pèse de tout son poids pour que s’arrête cette sale guerre et qui vote des deux mains la motion pour la PAIX en Algérie.

« MOTION POUR LA PAIX EN ALGERIE

Répondant à l’appel des Unions Locales du Havre : CGT, CFTC, et FEN, et des Organisations attachées à la Paix en Algérie, Les Havrais, rassemblés le Jeudi 27 Octobre 1960, grande salle Franklin, proclament leur volonté de continuer leur action :

- pour la paix par la négociation en Algérie,

- pour la garantie mutuelle de l’application loyale du principe de l’autodétermination,

- pour la sauvegarde de la démocratie et de ses principes fondamentaux.

Vive l’Union et l’Action pour la Paix en Algérie. »

Le 8 Janvier 1961, de Gaulle organise un referendum sur l’autodétermination en Algérie, mais avec une restriction : « dès que les conditions de la sécurité en Algérie permettront d’y rétablir le plein exercice des libertés publiques ». Ce qui reporte aux calendes grecques le recours à l’autodétermination. La CGT appelle à voter « NON » à ce referendum. Le referendum obtiendra 75,3 % de oui.

En Février 1961, une rencontre importante a lieu à Genève, entre l’UGTA (Union Générale des Travailleurs Algériens), l’UGEMA (Union Générale des Étudiants Musulmans d’Algérie), la CGT et l’UNEF. Cette rencontre aboutit à une déclaration commune, reconnaissant « la nécessité de mettre un terme à la guerre par des négociations directes entre le gouvernement français et le GPRA sur les conditions d’application de l’autodétermination et sur le cessez le feu. »

Le 19 Mars 1961 à Maromme, le Mouvement de la Paix organise un rassemblement départemental de masse, et l’Union Locale CGT du Havre appelle tous les syndicats à y participer et à envoyer de nombreuses délégations. Il faut clamer toujours plus fort la volonté de voir s’ouvrir de véritables négociations de PAIX. Les métallos et les ouvriers du bâtiment enverront à ce rassemblement une grande délégation.

Le 7 Avril 1961, des premiers pourparlers s’engagent à EVIAN entre représentants du gouvernement et le G.P.R.A. Les Ultras d’Algérie voient rouge et organisent une véritable insurrection. Après avoir assassiné le maire d’Alger, Camille Blanc, ils mènent, y compris en France des actions terroristes comme le plasticage de la Bourse de Paris qui fait 14 blessés.

Le 22 Avril 1961, c’est le PUTSCH D’ALGER avec la prise du pouvoir à Alger par les généraux factieux : Challe, Salan, Zeller, Jouhaux. Les émeutiers comptent sur l’appui de l’armée, et des soldats du contingent mais ces derniers refuseront de soutenir ces émeutiers. En France, courent les bruits les plus divers : débarquement d’activistes en France, raids de parachutistes… L’Etat d’urgence est proclamé à Paris et Debré n’hésite pas à se couvrir de ridicule en s’adressant à la population : « Allez y à pied, en voiture, convaincre les paras de leur lourde erreur… »

Le 24 Avril, c’est la riposte syndicale unitaire : CGT, CFTC, FEN, UNEF appellent à une grève générale et à manifester. Au Havre, les organisations syndicales CGT, CFTC, FEN et Autonomes, devant le coup de force d’Alger, appellent à une grève d’une heure et à participer à un meeting à Franklin. 4000 personnes se rassemblent dans la grande salle pour dénoncer le coup de force, et exiger la plus grande fermeté contre les factieux d’Alger et leurs complices en métropole.

25 avril 1961.gif (122226 octets)

Au plan national, 12 millions de travailleurs font grève.

Le 26 Avril à 3 heures du matin, c’est la fin de la rébellion. Le générale Challe se constitue prisonnier, les autres sont en fuite.

Le 9 Mai 1961, de Gaulle accepte la discussion avec le GPRA :

« L’avenir de l’Algérie, nous entendons en discuter à fond, notamment avec ceux qui nous combattent. Aux populations algériennes de décider si l’Algérie sera un État souverain au dedans et au dehors. A elles de décider si cet État sera associé à la France. »

Le 20 Mai, s’ouvrent enfin à EVIAN les négociations Franco Algériennes, tant réclamées par les forces de Paix.

L’organisation de l’Armée Secrète (OAS), née sur le terreau de la rébellion à Alger, s’organise en Algérie et en métropole et multiplie ses actions terroristes. Dans la première quinzaine d’Octobre, 314 attentats ont lieu.

Le 17 Octobre 1961 dans la soirée, 20 000 Algériens manifestent pacifiquement dans les rues de Paris, pour demander la levée du couvre feu. Les mains nues, ils veulent défendre leur dignité d’hommes humiliés et bafoués. Le Préfet Papon ne l’entend pas de cette oreille et lance contre eux sa police qui se livre à une répression sanglante, d’une violence sauvage. Les policiers frappent à coups de crosse et lancent les Algériens dans l’eau glaciale de la Seine.

« Mercredi 17 Octobre à Nanterre, onze heures du soir, près du Pont du château, une trentaine

d’Algériens sont ramassés. Roués de coup, ils sont jetés dans la Seine, du haut du pont par les policiers. Une quinzaine d’entre eux ont coulé.

« Pas étonnant, dit une voix le plus naturellement du monde, peu d’Algériens savent nager.

D’autres essayaient de regagner le bord, mais les agents tiraient dessus. Combien ont pu s’en sortir ?Nous sommes restés, trois heures dans l’eau. Finalement, une péniche nous a repêchés… » (France Soir 27 Octobre 1961).

Journée d’une sauvagerie sans pareille, que ce 17 Octobre où furent assassinés plusieurs centaines d’Algériens, dont les corps parfois furent retrouvés noyés dans la Seine.

Cette police déchaînée arrêta onze mille cinq cent trente huit Algériens, pour les parquer à Vincennes et se livrer sur eux à de violentes exactions, brutalités et humiliations.

Cette sauvage répression soulève la révolte et l’indignation dans toute la France.

Mais la marche vers la PAIX est irrésistible.

Les mois de Novembre et Décembre 1961 sont des mois de multiples actions notamment contre l’OAS : manifestations le 30 Novembre, le 6 Décembre, le 19 Décembre.

L’année 1962 débute par une manifestation de 40000 personnes le 5 Janvier devant le siège du Parti Communiste victime d’un attentat de l’OAS.

Le 8 Février 1962, au soir, une grande manifestation unitaire est organisée par la CGT, la CFTC, l’UNEF, le SGEN, le SNI, le Parti Communiste, le PSU, le Mouvement de la Paix.

60 000 travailleurs et démocrates défilent dans les rues de Paris, pour la Paix en Algérie, et pour protester contre les attentats de l’OAS, : dix au total en une seule journée à Paris : au domicile du professeur Vedel, du sénateur Raymond Guyot, de l’écrivain Vladimir Pozner, d’André Malraux où une enfant de quatre ans a été grièvement blessée, la petite Delphine Renard.

60 000 travailleurs, encadrés par un service d’ordre, défilent dans les rues de Paris, évitant tout heurt avec la police, et la manifestation garde envers et contre tout, un caractère pacifique.

Au moment de la dislocation, vers 19 H 30, des policiers casqués chargent et frappent à toute volée, à coups de mousquetons et à coups de matraques toute forme humaine qui leur tombe sous la main.

Des travailleurs tentent de se réfugier dans la descente du métro Charonne, mais les grilles sont fermées et ils se trouvent piégés. Les policiers les frappent sauvagement à coups de matraques, les assomment et basculent les corps inertes par dessus la rambarde.

Voici le témoignage de Monsieur Bouret, vice président de l’Union Parisienne CFTC : «  un groupe de forces de l’ordre voyant la cohue devant la bouche de métro s’acharne sur elle matraquant d’abord les derniers manifestants qui cherchaient encore à s’engouffrer. Les corps de ceux qui furent assommés furent jetés par dessus la rambarde sur la masse des gens bloqués dans la bouche, et pour finir les policiers jetèrent sur le tas humain des grilles d’arbres. Et encore, rapportent d’autres témoins, des tables de bistro avec leur dessus de marbre. »

De ce carnage, on retire 250 blessés, et neuf morts : un enfant qui eut le crâne fracturé, et huit travail-leurs, tous membres de la CGT. Un neuvième travailleur décèdera, quelque temps plus tard, des suites de ses blessures.

Ce massacre soulève l’indignation et la révolte dans la France entière.

La CGT décide d’appeler à un arrêt national de travail le jour des obsèques, appel auquel se joignent l’Union Régionale CFTC, la FEN et trente six autres organisations, dont le Parti Communiste, le PSU, la Ligue des Droits de l’Homme, le Mouvement de la Paix.

12 fevrier 1962.gif (70463 octets)

Le 13 Février, un million de Parisiens accompagnent les victimes de la Bourse du Travail au Père Lachaise. Mais c’est la France entière qui les entoure dans ce dernier voyage. Ce jour est jour de deuil national. Pas de journaux. A 10 Heures, métro et bus s’arrêtent. La radio cesse ses émissions. Pas de courrier. Les décollages d’avions sont annulés jusqu’à midi. Écoles et facultés sont fermées. Le trafic ferroviaire suspendu. Électricité et gaz, en baisse de tension et de pression. Les usines s’arrêtent.

12 fevrier 1962-2.gif (160898 octets)

Pendant des heures et des heures, un océan de visages et de fleurs, passe dans un silence qui pèse lourd, très lourd, chargé de colère, un silence accusateur, un silence d’une force irrésistible pour gagner la paix.

La France, tout entière est debout, debout pour crier, au travers de son silence :

« Non au fascisme, oui à la Paix immédiate en Algérie. »

La puissance de l’action pour la paix en Algérie est telle que les négociations avec le GPRA qui avaient été interrompues, reprennent à EVIAN, et aboutissent, le 18 Mars 1962 à un accord sur le cessez le feu. Dans cet accord, le droit à l’indépendance pour le peuple algérien est enfin reconnu.

Le 19 Mars 1962, c’est la signature officielle des accords d’EVIAN.

Un referendum est organisé le 8 Avril en France pour entériner cet accord.

La CGT appelle à voter « Oui ».  

Les oui l’emportent par 90,70 % des suffrages exprimés.

Mais il aura fallu 7 ans de guerre, 7 ans d’une guerre cruelle sauvage, et sanguinaire avec des milliers et des milliers de morts Algériens et Français, 7 ans d’actions incessantes, de manifestations, de grèves, pour qu’enfin soit reconnu au peuple Algérien son droit à l’indépendance.

C’est une immense Victoire des forces de paix. C’est en ces termes que la CGT salue cette grande victoire :

Une victoire des Forces de Paix

« L’accord qui vient d’être signé a été accueilli avec une grande satisfaction et un profond soulagement par la classe ouvrière de notre pays et par l’ensemble du peuple français.

C’est… …Une victoire de haute valeur humaine et politique qui doit mettre fin aux deuils et angoisses des familles et de la jeunesse de France et d’Algérie. Elle ouvre la voie à la Paix et à l’établissement de rapports de coopération entre l’Algérie Indépendante et la France, entre les peuples et les classes ouvrières de nos deux pays.

… Une grande victoire des forces de Paix sur les forces de guerre.

Une grande victoire des défenseurs de l’indépendance des peuples sur les forces impérialistes et colonialistes, sur les forces d’opposition.

… Une grande victoire pour le peuple algérien qui depuis Novembre 1954 a mené la lutte, une lutte acharnée et héroïque pour sa liberté et sa dignité, pour son droit à disposer librement de lui-même, pour son indépendance.

… Une grande victoire enfin pour tous ceux et toutes celles qui, en France, ont combattu pour la Paix et affirmé avec force et détermination que la satisfaction des légitimes aspirations nationales du peuple algérien était la seule solution possible, juste et conforme au bon sens, à l’évolution historique des peuples vers leur émancipation, en même temps qu’à l’intérêt bien compris de notre pays. »

Prochain article à paraître : "Les TORTURES pendant la Guerre d’Algérie".

Sources :

- archives de l’Union Locale CGT du Havre,

- archives du Syndicat des Métaux,

- archives personnelles de Jean Pierre Marais,

- la Vie ouvrière du 22 Février 1962,

- VOS LUTTES CAMARADES, aux Éditions sociales, textes de Jean Claude POITOU,

- Esquisse d’une Histoire de la CGT, de Marc PIOLOT et Jean BRUHAT.

                - Archives de la Presse Havraise.

Ecrire au fil rouge