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Les premiers pas du syndicalisme en Seine-Inférieure

La création en mai 1892 de la Fédération des associations ouvrières de la Seine-Inférieure.

Recherches de Serge Laloyer et Pierre Largesse

Présentation et notes de P.L.

Avant la création de la Confédération Générale du Travail en 1895, avant la création de l’Union Départementale CGT en 19131, des Fédérations de syndicats s’étaient créées par branches de métiers et/ou d’industries, mais aussi sur le plan départemental. C’est ainsi qu’en Seine-Inférieure divers syndicats et chambres syndicales ayant pris conscience de la nécessité d’une action collective à l’échelon de la Seine-Inférieure se regroupèrent au cours d’un Congrès qui se tint les dimanche 15 et lundi 16 mai 1892 à Rouen.

C’est grâce à la presse et à quelques documents conservés aux Archives départementales2 que nous avons pu retrouver la trace des discussions qui eurent lieu avant et pendant le congrès. Le point essentiel de la discussion va porter sur la présence d’associations ouvrières non syndicales qui furent pourtant elles aussi à l’initiative de la convocation du congrès mais qui, on le verra, ne purent maintenir leur présence au sein de l’institution créée. Pour comprendre les discussions qui se déroulèrent avec une certaine âpreté semble-t-il (bien que les articles de presse aient dû « lisser » quelque peu les propos), un rappel historique des luttes d’idées qui animent le mouvement ouvrier pendant cette période est nécessaire.

Citant Maurice Agulhon, notons que Le début de cette histoire syndicale est d’ailleurs aussi compliqué que celui de l’histoire du socialisme électoral, municipal et parlementaire. Les relations des métiers entre eux, celles des fédérations de métiers avec les Bourses du travail (fédérées à leur tour) ne se déroulèrent pas sans conflit.3

Dans cette période le socialisme, de secte devient parti4. Mais l’opposition entre les Guesdistes, qui se réclament du marxisme, partisans du collectivisme, qui ont créé (Marseille, 1879) la « Fédération des travailleurs socialistes de France » va se manifester par un affrontement avec les anarchistes et les socialistes modérés. Sans pouvoir développer davantage le sujet dans le cadre de cet article, c’est cette discussion qui va apparaître au cours de ces deux journées.

Rappelons quelques faits historiques : Le 1er mai 1891 le massacre de Fourmies illustre l’intervention de l’État dans les conflits sociaux du côté du patronat ; en février 1892 a lieu le Congrès constitutif de la Fédération des Bourses du travail (mais il n’en existe pas encore dans le département : Rouen 1897, Le Havre 1898, Elbeuf 1899) ; l’Internationale (IIème) est enfin reconstituée depuis le Congrès de Paris du 14 juillet 1889 et le Congrès de Bruxelles s’est tenu en 1891.

Cette étude est consacrée à la création de la Fédération ouvrière, mais les séances avaient à l’ordre du jour d’autres points dont le lecteur trouvera citation ci-après.

Pour une meilleure compréhension ainsi que pour apporter des précisions sur les congressistes, nous avons inséré quelques notes que nous avons regroupées en fin d’article; beaucoup sont extraites des notices que leur ont consacré le Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français, outil irremplaçable pour tous les chercheurs en histoire sociale.

En 1892, un grand effort de syndicalisation est effectué, souligne Jean Legoy5. Pour la France entière, on remarque le doublement du nombre de syndiqués en trois ans (voir tableau page suivante).

(…) L’action des guesdistes et de leurs parlementaires qui multiplient les conférences en province va se faire sentir en Seine-Inférieure. Une réunion se tient au Théâtre d’Elbeuf le 8 novembre 1891, organisée par l’Union syndicale des Ouvriers Tisseurs d’Elbeuf sous le patronage de la Chambre syndicale des Ouvriers mécaniciens de Rouen ; elle accueille Lockroy et Millerand députés, venus exposer « la nécessité de constituer des syndicats professionnels et l’utilité pratique des associations ouvrières »6. Les délégués des associations ouvrières de Rouen, du Havre, d’Elbeuf et de

Sotteville se réunissent le 1er décembre sous la présidence de Duteurtre. Après discussion, un appel est lancé à toutes les chambres syndicales :« Devant la nécessité reconnue par tous les citoyens présents d’une entente commune et combinée en vue de la défense de leurs intérêts moraux et matériels, l’assemblée émet le vœu de réunir en une Fédération départementale les associations ouvrières du département de la Seine-Inférieure ». Les chambres syndicales sont donc priées de réfléchir à la question et de se préparer à un congrès qui est prévu pour le printemps 1892 à Rouen. L’appel est signé par le président Duteurtre et par le secrétaire dont le nom était bien connu au Havre dans les années 1878-1880 : Nonorgue7.

Nous reproduisons ci-après des comptes-rendus parus dans des journaux :

(Le Petit Rouennais, vendredi 13 mai 1892).

Congrès ouvrier départemental

Ordre du jour :

Première journée - Dimanche 15 mai

A une heure après-midi : Séance d’ouverture.- Vérification des pouvoirs des délégués.- Rapport de la commission d’organisation.- Dépôt et lecture des projets de règlement de Fédération départementale.- Nomination des commissions.

A sept heures du soir : 1 - La durée légale de la journée de travail.- Heures supplémentaires. Règlements intérieurs des ateliers : usines, chantiers, fabriques, magasins, etc. , et arbitrage professionnel.8

Deuxième journée - Lundi 16 mai

A neuf heures du matin - 1 - Les accidents du travail. 2.- Les prud’hommes ( et la loi sur les prud’hommes).

A deux heures après-midi : 1 - Résolution. 2 - Désignation de la ville où siégera le comité fédéral. 3 - Désignation de la ville où se tiendra le prochain congrès.

RÈGLEMENT

1 - Le congrès se tiendra les dimanche 15 et lundi 16 mai (1892), au siège social du syndicat des ouvriers constructeurs mécaniciens de Rouen et de l’arrondissement, route de Caen, 15-19, à Rouen.

2 - Ne seront admis au congrès : 1° que les délégués d’une association fondée depuis au moins six mois ; 2° - les délégués qui seront porteurs d’un extrait du procès-verbal constatant leur élection et signé des membres du bureau.

3 - Les séances du congrès seront rigoureusement privées.. Ne seront admis que les membres des sociétés ouvrières porteurs d’un livret ou d’une carte de sociétaire.

4 - Après la vérification des pouvoirs et lorsque le congrès sera constitué, il restera entièrement libre de sa police intérieure, ainsi que de toute modification ou adjonction à son ordre du jour.

Pour la commission d’organisation :

Le président, H DUTEURTRE.

Le secrétaire, A. NONORGUE.

------------------------------------------------------------

(Le Petit Rouennais, Lundi 16 mai 1892).

Congrès ouvrier départemental

Première journée. Séance de l’après-midi.

Le congrès départemental ouvrier s’est ouvert hier, à deux heures de l’après-midi, dans la salle du syndicat des ouvriers constructeurs mécaniciens de Rouen et de l’arrondissement de Rouen, route de Caen, n° 15 et 19.

Pour la circonstance le siège social avait été intérieurement décoré avec beaucoup de goût, de trophées de drapeaux et d’écussons aux couleurs tricolores portant en lettres d’or le chiffre R. F.

Derrière le bureau, sur un socle autour duquel se trouvent groupés les drapeaux américain, français et suisse, se dresse le buste de la République drapée dans un peplum tricolore portant l’inscription Vive la République !  en lettres de feuillage verdoyant.9

Dès l’ouverture de la séance, le président au nom de la commission, donne le salut fraternel aux délégués des chambres syndicales et des groupes

ouvriers représentés au congrès. Les villes qui ont envoyé des congressistes sont : Rouen, Le Havre, Elbeuf, Bolbec et Sotteville.

Lecture est donnée du rapport de la commission d’organisation dont voici les principaux passages :

« Nommés par nos camarades le 8 novembre dernier pour essayer une tentative de fédération des associations ouvrières du département de la Seine-Inférieure, nous avons fait ce qui a dépendu de nous pour que le succès couronne nos efforts.

L’élan n’a pas été il faut l’avouer très grand dans le début. Plusieurs mois ont passé sans qu’aucune réponse ne fut faite à notre première circulaire.

Seul le syndicat des tisseurs d’Elbeuf, par l’organe de son sympathique président le citoyen Dubos, nous tenait au courant des ses travaux et nous adressa ensuite un projet de règlement fédératif dont il vous sera donné lecture10. »

Le rapporteur donne les raisons qui ont forcé à reculer la date du congrès, entre autres les élections municipales (qui eurent lieu en effet le 1er mai).

« La commission d’organisation n’a pas voulu ni même essayé de dicter des conditions, elle a seulement reçu des avis, des demandes de discussion à porter à l’ordre du jour, rien de plus, rien de moins ; elle a surtout compris que c’était aux fondés de pouvoir des associations qu’il appartenait de se prononcer.

C’est à vous, citoyens représentants des ouvriers du département qu’il appartient de dire si vous consentez à ce que dans la Seine-Inférieure les ouvriers, les travailleurs, ne fassent plus qu’un. Nous ne ferons pas de phrases. Laissons les longs discours à ceux qui veulent en faire ; les actes valent mieux que les paroles ; c’est à l’œuvre que l’on appréciera l’ouvrier ; c’est à vos décisions que vos camarades, les nôtres, verront ce qu’il est permis d’espérer pour l’avenir. »

Il remercie ensuite, au nom de la commission d’organisation :

1° la chambre syndicale des ouvriers constructeurs mécaniciens de Rouen (et de son arrondissement) qui a mis, afin d’éviter des frais trop onéreux, sa salle à la disposition du congrès,

2° la presse qui a inséré toutes les communications. »

Le secrétaire donne ensuite la liste des adhésions diverses11 envoyées au promoteur du congrès :

Le Journal de Rouen du 16 mai nous apporte d’intéressants compléments :

« La chambre syndicale des ouvriers typographes, tout en adhérant au Congrès, a déclaré qu’elle ne se ferait pas représenter ; la chambre syndicale des ouvriers tapissiers, qui avait adhéré au Congrès a protesté contre la fixation de la date de réunion. On distribue également à titre de renseignement un projet de Fédération (émanant) des fondeurs, mécaniciens et chaudronniers de Rouen. Une discussion s’engage pour savoir si le fait d’appartenir à la Fédération départementale empêcherait de faire partie d’une Fédération générale. Le congrès estime que non, mais un membre fait remarquer que les ouvriers doivent d’abord discuter leurs intérêts dans des réunions départementales, où ils apprendront à se connaître. C’est le meilleur moyen d’éviter les révolutions, dit-il.

(…), Élection du président du congrès (dont le nom n’est cité ni dans  Le Petit Rouennais, ni dans Le Journal de Rouen).

Un délégué d’Elbeuf14 pose la question de savoir si le congrès est décidé à accepter dans son sein les membres des groupes socialistes invités par la commission d’organisation du congrès.

Le secrétaire, au nom de la commission, déclare que les groupes d’études sociales sont composés des travailleurs qui servent de trait d’union entre les ouvriers et les syndicats. Voilà pourquoi la commission a décidé de les admettre au même titre que les ouvriers syndiqués.

Le président estime qu’en principe tous les ouvriers devraient non seulement appartenir à un groupe d’études, mais tout au moins à leur groupe corporatif. Aujourd’hui nous pouvons accepter, mais plus tard, nous aurons pour mandat de n’admettre que les syndicats professionnels. D’ailleurs c’est le principe admis par le congrès du Havre : « Je les admets parce que ce Congrès est un Congrès d’études, mais je fais mes réserves et déclare que je ne saurais admettre qu’ils puissent figurer dans le groupe fédératif des chambres syndicales.

Ces diverse explications fournies, il est procédé à un appel nominal sur la question d’admission des groupes non syndiqués.

Ils sont admis à l’unanimité moins la chambre syndicale de Maromme qui vote contre.

Les groupes d’études se sont abstenus.

(…)

Séance du soir

Cf l’ordre du jour (Durée du travail, Règlements intérieurs des ateliers et des usines, Prud’hommes). Ces points si importants de la Législation du travail revendiquée, pourraient être l’objet d’une  étude dans un futur article.

(Le Petit Rouennais, Mardi 17 mai 1892).

Congrès ouvrier départemental

Deuxième journée

Séance du matin.

Cf l’ordre du jour (Accidents de travail, Conseils de prud’hommes). (ibidem).

Séance de l’après-midi.

(…)

Résolution.

Rapport de la commission.

Nous noterons, entre parenthèses, quelques précisions supplémentaires apportées par le journal L’Elbeuvien du 19 mai 1892 : Le rapporteur est le délégué d’Elbeuf (sans doute Émile Martin).

Article 1er - Il est formé une association sous le titre de Fédération des Chambres syndicales ouvrières de la Seine-Inférieure.

Un délégué demande que ce titre soit converti en celui de Fédération des chambres syndicales et associations ouvrières. Le rapporteur repousse cette modification.

« Le congrès, dit-il, entend se maintenir en dehors de toute question politique et les Groupes d’études sociales, dont un certain nombre sont représentés ici, sont des associations politiques (Ils ne représentent pas des intérêts professionnels et peuvent apporter des germes de division, selon L’Elbeuvien) ; nous ne pouvons les admettre dans la Fédération. Ils ont d’ailleurs la faculté de se transformer en chambres syndicales. (…) les syndicats seraient seuls admis ».

L’article 1er des statuts mis aux voix est adopté définitivement.

On adopte ensuite et successivement les articles ci-après :

Article 2 - Les syndicats fédérés conservent leur autonomie, mais doivent éviter toute grève locale et réserver leurs forces pour des mouvements généraux. Toutefois, quand une grève ne pourra être évitée la Fédération devra l’appuyer de tous les moyens en son pouvoir.

Article 3 - Chaque année, un congrès aura lieu au chef-lieu du département ou dans toute autre ville qui pourra être choisie en séance du congrès.

Article 4 - La Fédération devra se mettre en rapport avec les autres fédérations ouvrières afin d’agir collectivement auprès des pouvoirs publics pour

leur imposer la volonté et le souci des besoins du prolétariat.

Article 5 - La Fédération sera représentée à l’état permanent par un conseil fédéral. Le bureau du conseil, composé d’un président, d’un secrétaire, d’un préposé et de deux archivistes, est chargé de percevoir les cotisations. Il est élu pour un an et rééligible.

En ce moment, le délégué d’un groupe d’études sociales présentant une observation sur la rédaction de l’article 5, une discussion s’engage sur la question de savoir si les délégués représentant les associations non admises à faire partie de la  Fédération peuvent prendre part à la discussion des statuts.

L’assemblée décide qu’ils ne peuvent être admis à discuter les statuts de la Fédération.

Un des délégués menace de se retirer, mais sur les instances de ses collègues, il se décide à rester.

La discussion continue.

Article 6 - La caisse fédérale sera constituée à l’aide de cotisations d’admission fixées à cinq francs par chambre syndicale adhérente et de cotisations mensuelles de 50 centimes pour toute chambre comptant 50 membres au maximum. Au-dessus de ce nombre, une cotisation mensuelle sera perçue par 50 membres ou fraction de 50 membres.

Article 7 - La caisse aura pour objet de pourvoir aux dépenses de la Fédération, frais de bureau, fournitures, impressions et frais d’organisation des congrès, et de venir en aide aux syndicats adhérents quand l’état de leur ressources l’exigera.

Article 8 - Un organe sera créé par la Fédération. L’abonnement sera obligatoire pour toutes les chambres syndicales qui en feront partie. En cas de déficit, les cotisations mensuelles seront employées à le couvrir.

Article 9 - Une commission est nommée pour contrôler les dépenses. Cette commission rédigera un rapport annuel qui sera lu à la première séance du congrès.

Article 10 - Toute demande de modification aux présents statuts devra être déposée, sur le bureau du conseil fédéral, deux mois avant la date choisie pour la réunion du congrès annuel.

L’assemblée adopte tous ces articles sans discussion.

Selon L’Elbeuvien, le Congrès décide que les députés et sénateurs du département devront être mis en demeure de faire aboutir les résolutions votées par le Congrès ; sauf, en cas contraire, à être combattus aux élections prochaines par les ouvriers qu’ils représentent.

Avant la séparation, rendez-vous est pris pour le prochain congrès départemental ouvrier.

Une Fête fraternelle (un punch, selon L’Elbeuvien , au cours duquel plusieurs allocutions et discours ont été prononcés) se déroule ensuite au cours de laquelle un certain nombre de délégués ont fait entendre un certain nombre de chansons dont le succès a été très vif.15

La date du dépôt des statuts de la Fédération Départementale des Syndicats ouvriers de la Seine-Inférieure est du 2 août 1892 ; le président du Conseil d’administration est Collard (19, rue Damiette), le secrétaire Leriche, rue Boucher de Perthes à Rouen.

Le conseil municipal de Rouen, sur la proposition de M. Damez, vote en 1892 une allocation de cent francs « pour le chauffage et l’éclairage ».16

Entre temps et sur la lancée une réunion privée s’était tenue le 24 juin en vue d’organiser une Fédération de tous les syndicats de Normandie. Dans un rapport au préfet, le commissaire central de police de Rouen nous apporte quelques intéressantes précisions sur cette réunion où devait donc se trouver un indicateur :

La réunion s’est tenue place de la Basse Vieille Tour, dans le local des Chambres syndicales, sous la présidence de M. Collard, délégué des syndicats des lithographes-papetiers-relieurs, assisté de M. Fabvre. Une vingtaine de membres environ assistait à cette réunion, notamment MM. Crespel délégué des tapissiers, Bouillon délégué des menuisiers, Vallois et Damez conseillers municipaux. Aucune décision n’a été prise (…). (A.D.S.M.- 4 M 350).

Ce projet de Fédération provinciale n’eut pas de suite. Mais Jean Legoy note néanmoins que le 9 novembre 1892 plusieurs syndicats se réunissent au Havre, à Franklin, et décident de se grouper en une Fédération, dont le siège est à l’Hôtel de ville, et placée sous la présidence du maire, Louis Brindeau.17

Annexes:

Noms cités

Bouillon ( ?) de la Chambre syndicale des menuisiers

Collard ( ?) délégué du syndicat des lithographes-papetiers-relieurs, habitait 19, rue Damiette à Rouen en 1892.

Crespel ( ?) délégué des tapissiers à la réunion du 24 juin 1892 ayant pour projet la création d’une Fédération normande des syndicats.

Damez ( ?), ouvrier imprimeur à Rouen, fut en 1879 un des fondateurs du syndicat. Délégué des lithographes au congrès du Havre (1880), il siégea parmi les « barberettistes » salle Franklin (Barberet et ses amis consacrèrent leurs efforts à créer un syndicalisme modéré qui collabore avec l’Etat républicain). Damez fut élu conseiller municipal de Rouen en 1881, 1884, 1888, 1892. Il fut battu en 1896.

Dubos ( ?).

Duteurtre (H.)

Fabvre ( ?)

Leriche ( ?) habitait rue Boucher de Perthes à Rouen en 1892

Martin (Emile) (Romorantin 1860 - ?), Tisseur, Membre fondateur de La Fourmi chambre syndicale des ouvriers et ouvrières de l’industrie lainière d’Elbeuf. Membre de l’Union socialiste. (Biographie complète dans : Pierre Largesse, La Bourse du travail et les luttes ouvrières, Elbeuf-1892-1927, Union Locale des syndicats CGT de l’agglomération elbeuvienne, éditeur, 1996.

Nonorgue (Alexandre), forgeron au Havre-Graville, il fut délégué de la chambre syndicale du Havre à la 3ème section du congrès du Parti des travailleurs socialistes de France qui se tint à Marseille du 20 au 31 octobre 1879. En 1896, un nommé Nonorgue (y a-t-il identité ?) fut président d’une Fédération de chambres syndicales. (AN - F7 13619).

Vallois ( ?) conseiller municipal de Rouen.

Notes

1 Cf. la CGT en Seine-Maritime, 1895-1995, (sd Albert Perrot), VO Éditions-Institut CGT d’histoire, Paris 1993, (p 34). Le congrès constitutif  eut lieu au Havre le 19 octobre 1913; Le congrès constitutif eut lieu au Havre le 19 octobre 1913 ; 66 syndicats étaient représentés ainsi que la Bourse du travail d’Elbeuf, les Unions syndicales  de Rouen et du Havre. Un article sur le sujet paraîtra dans un prochain numéro du Fil Rouge.

2 A.D.S.M., 4 M 350, JPL journaux et périodiques locaux ; notamment Le Petit Rouennais (JPL 32) et le Journal de Rouen (JPL 3). Aux Archives Municipales d’Elbeuf L’Elbeuvien ; celui  du 19 mai 1892 publie un compte-rendu de ce Congrès.

3 Maurice Agulhon, La République 1880-1932, tome 1, p. 132, Hachette, Paris, 1990.

4 Claude Willard, Le mouvement socialiste en France 1893-1905. Les Guesdistes, Paris, Editions Sociales, 1965.

5 Jean Legoy, Le peuple du Havre et son histoire, Du négoce à l’industrie, 1800-1914, La vie politique et sociale,,Ville du Havre, 1984. Les paragraphes qui suivent sont tirés de cet ouvrage, pp.220-221.

6 L’Elbeuvien, 12 novembre 1891.

7 Jean Legoy, op. c., p. 221.

8 La journée internationale de lutte du Premier Mai a pour principal mot d’ordre les huit heures de la journée de travail ; mais on voit que les revendications sut la législation du travail sont présentes.

9 Bien que le congrès se tienne dans une salle privée, on note l’absence de drapeaux rouges, auxquels la police de l’époque faisait une chasse féroce et parfois sanglante (Cf Maurice Dommanget, Histoire du drapeau rouge, des origines à la guerre de 1939, Editions Librairie de l’Etoile, Paris, 1966). La présence des drapeaux américain et suisse peut s’expliquer par un hommage à la constitution politique de ces deux états (explication suggérée par Michel Pigenet, que je remercie).

10 Voir également : Pierre Largesse, La naissance du syndicalisme à Elbeuf, Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf, n° 26, décembre 1996, pp. 27-38. En 1892, il y avait dans cette ville 4 Chambres syndicales et 232 syndiqués (femmes comprises).

11 Nous avons noté en italiques la date de création et le nombre des adhérents en 1892, selon A.D.S.M.- 3 M 350.

12 L’Union philanthropique des Employés de la Ville et de l’Arrondissement de Rouen constituée le 23 avril 1890 comprend 43 membres à cette date ; elle est proche de Louis Ricard, maire de Rouen (cf. Yannick Marec, Bienfaisance communale et protection sociale à Rouen (1796-1927), tome second, pp. 805-821, La Documentation française, Paris, 2002.

13 Un bref comptage montre que sont représentées 3 chambres relevant de l’artisanat, 2 du Livre, 2 du textile, 2 de la métallurgie, 1 des Chemins de fer et Services publics, 2 des employés, la Chambre de Maromme (intersyndicale ?), 2 Groupes politiques

14 Les Guesdistes sont bien implantés à Elbeuf.

15 Regrettons de ne pas connaître les titres de ces chansons. Signalons cependant, à cette époque l’énorme succès longtemps prolongé dans les années suivantes, sur l’air des Lampions de : C’est huit heures, huit heures, huit heures, C’est huit heures qu’il nous faut, Oh, Oh, Oh, Oh !

16 A.D.S.M. - 3 M350.

17 Jean Legoy, op. c., p. 222.

 

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