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Editorial

Histoire industrielle et sociale en Seine-Maritime

Manolène : La mise à mort d’un complexe chimique

Par Jean Vibert et Pierre Michel

2ème PARTIE : TROIS MORTS ET SEPT ANNÉES D’AGONIE

Avant propos :

Jean Vibert , Secrétaire du Syndicat CGT de Manolène a vécu toutes les étapes de la vie de son entreprise, ainsi que toutes les luttes, qu’avec lui, les salariés ont menées, pour défendre leur outil de travail.

Il était donc l’un des plus compétents pour porter témoignage auprès des lecteurs du "Fil Rouge", des faits marquants qui ont émaillé l’activité de Manolène, et les raisons invoquées qui ont conduit à sa mise à mort.

Laissons donc parler notre camarade Vibert, qui vingt-cinq ans après la fermeture de son usine, comme tous les anciens Salariés de Manolène, n’a pas encore admis « La Casse » programmée de sa « Boîte », jugée non rentable après seulement une « vie éphémère » de 25 ans.

Amertume pour l’ensemble du personnel, qui malgré des actions exemplaires, a dû se résoudre à se plier aux décisions sans appel du groupe Rhône-Poulenc et subir l’humiliation du reclassement.

Deux ans après, c’est autour de l’entreprise Ethylox, mitoyenne de Manolène, de fermer ses portes. Mais cela, c’est une autre histoire !

 Pierre Michel

L'entreprise Manolène, à vendre en 1981. Elle avait 25 ans d'activité. (photo collection privée)

Nous sommes en 1975, l’écoulement du Polyéthylène haute densité devint difficile et les méventes, inquiétantes pour les coûts de production, de plus en plus élevées.

La production de MANOLENE tombe à 16.000 tonnes par an.

La 3ème ligne de fabrication est mise à l’arrêt et le PDG du groupe RHONE POULENC, Monsieur Jean GANDOIS annonça l’arrêt des unités et la mise au chômage partiel du personnel.

Malgré les vives protestations des deux Syndicats majoritaires, CGT et CFDT, les unités furent arrêtées d’Août à Décembre 1975.

Le Syndicat FO quant à lui, loin de condamner la position de la Direction, renchérissait même, en proposant au cours d’une réunion des délégués du personnel, que tous les" MANOLENE " prennent un mois de congé sans solde !!!

Proposition irréaliste qui coûta à F.O, la perte d’une grande majorité de ses adhérents.

Les cinq mois de chômage partiel furent donc effectués sans grande opposition des travailleurs, la Direction bien entendu imposa les horaires de travail.

Seule, le jeudi 29 Mai 1975, une grève de 24 heures a été observée par un nombre important de salariés (postés et gens de jour)

Une nouvelle fois, la Direction générale changea de responsables, et les techniciens de la chimie organique, jusque-là chargés de la destinée de MANOLENE, furent remplacés par des gestionnaires.

Début 1976, la 3ème  ligne de production fut remise en service, et après une période d’essais de six mois, redevint opérationnelle avec l’assistance de personnels compétents de RHONE-POULENC.

Au deuxième semestre de cette même année, la production des trois lignes de production atteignit 32.000 tonnes/an avec un effectif de 235 personnes.

MANOLENE avait retrouvé une clientèle sure, qui allait de TUPPERWARE aux ateliers de lunetterie de la région d’Oyonnax, en passant par le groupe DART industrie et au Câble de Lyon.

Devant ces résultats encourageants, les organisations Syndicales de MANOLENE, réclamèrent le rattrapage des augmentations de salaires de 1975, qui avaient été "gelées" à cause de la régression de production et du chômage partiel.

Cette revendication des travailleurs était pourtant légitime puisque la situation économique de l’usine s’était nettement améliorée.

La Direction refusa catégoriquement toute progression des rémunérations et un bras de fer s’engagea entre l’exécutif de MANOLENE et les organisations Syndicales.

Les salariés ne pouvaient plus tolérer un tel mépris de la Direction, ni faire constamment les frais d’un marché concurrentiel et des objectifs du groupe RHONE-POULENC.

Pendant cinq semaines, les Organisations Syndicales et le personnel vont entrer dans des mouvements de grèves très âpres pour arracher leur dû à une Direction locale pilotée par RHONE-POULENC.

Le conflit commença le 5 mars par le dépôt d’un préavis de grève du personnel posté, pour le 9 mars de 5H à 13H et le dépôt d’un cahier de revendications exigeant le maintien et la garantie de l’emploi, la mise à niveau du pouvoir d’achat de 1975 et la mise à jour du pouvoir d’achat de 1976.

Sous la pression de la grève, la Direction est obligée d’apporter des réponses aux questions des représentants du personnel et précisa, entre autres, qu’il n’y aurait pas de problème d’emploi à MANOLENE, si la production se maintenait ou dépassait les 3.000 tonnes/mois (sur une période de 11 Mois).

En ce qui concerne le pouvoir d’achat 1975, la Direction avait généreusement accordé 2%.

Pour le reste des revendications salariales, les travailleurs devront se contenter des dispositions de l’U.I.C (Union des Industries Chimiques).

Les salariés et leurs Organisations syndicales ne l’ont pas entendu de cette oreille et affirmèrent leur mécontentement par des grèves successives des personnels postés et à la journée les 12, 17 et 23 mars 1976.

Au cours de ces grèves, la centrale a été arrêtée malgré le danger que cela représentait pour le personnel, mais l’arrêt de la fabrication de la vapeur représentait un poids stratégique évident pour contraindre la Direction à négocier. L’Usine voisine ETHYLOX recevait sa vapeur de MANOLENE.

Le 30 Mars devant les propositions inacceptables de la Direction au cours de la réunion des délégués du personnel, les représentants CGT et CFDT quittèrent la séance, refusant tout engagement qui aurait été une trahison de la confiance des salariés dont la mobilisation resta en alerte !

Après moult discussions avec la Direction, un nouvel arrêt total des installations eut lieu le 18 Avril 1976 avec l’appui des usines de l’ensemble du groupe RHONE-POULENC.

Pour la première fois, la CGC participa à cette grève pour un arrêt de 4 heures !

Cette lutte des salariés déboucha sur des accords spécifiques MANOLENE concernant notamment le rattrapage des salaires et la mise à la retraite du personnel à 60 ans, avec tous les avantages liés au départ à 65 ans.

Neuf salariés profitèrent de ces nouvelles mesures.

L’année 1976 qui s’achevait, avait été très dure pour les travailleurs et beaucoup d’épreuves, de luttes et de désillusions affûtèrent leur combativité.

Sur le plan productif, MANOLENE reçut l’obtention du régime international, et la reconnaissance de la qualité de son polyéthylène haute densité dans le monde entier.

Mais il restait un écueil de taille : l’amortissement du coût de construction de la 3ème  ligne de fabrication !

Le complexe chimique de Gonfreville: au premier plan Manolène

Une cruelle épreuve pour les travailleurs de MANOLENE

La troisième ligne de Fabrication ne sera jamais rentabilisée, et pour cause : le 1er février 1977, à 9 H 30, un grave accident survint sur une pompe de solvant, tuant trois mécaniciens et brûlant un quatrième, heureusement sans mettre sa vie en danger.

Ces quatre mécaniciens travaillaient au démontage de la pompe, quand une garniture fut brutalement éjectée par un jet de solvant sous pression qui les aspergea  au passage.

Au contact de l’air, le solvant s’embrasa, créant un flash meurtrier et transformant en torche les ouvriers dont les vêtements avaient été copieusement imprégnés.

Malgré la rapidité d’intervention du service sécurité de la Raffinerie du pétrole (CFR) de Gonfreville l’Orcher et des pompiers de la caserne du Havre qui purent circonscrire l’incendie, trois des mécaniciens y laissèrent leur vie.

Cette explosion meurtrière mit en lumière de graves lacunes qui existaient en matière d’intervention des premiers secours sur l’ensemble de la Zone Industrielle (lutte contre les incendies, évacuation des blessés et traitement des urgences médicales).

Suite à cette catastrophe, beaucoup de personnalités de l’autorité publique se rendirent sur le site et les vraies questions furent abordées notamment celle de l’éloignement de la caserne des pompiers du Havre par rapport à la Zone Industrielle, ainsi que les obstacles pouvant entraver une intervention rapide.

Que se serait-il passé si cet incendie était survenu pendant l’heure de pointe du midi (circulation) ou dans une tranche horaire où les ponts sont fermés à la circulation routière pour permettre la navigation sur le canal de Tancarville ?

La zone industrielle est en quelque sorte une île, reliée par trois ponts. Les secours étaient donc tributaires de l’ouverture de ces ponts.

La concentration d’usines pétrochimiques à haut risque sur cette zone aurait exigé la mise en place d’un centre de secours, mais les industriels n’en voyaient pas la nécessité, préférant laisser au service public l’organisation et la difficulté des interventions.

La CGT et les autres organisations syndicales de MANOLENE, appuyées par leur Comité d’Entreprise, n’ont eu de cesse d’interpeller les responsables politiques sur l’insuffisance des moyens d’intervention en cas de risques majeurs, et de la carence démontrée en ce qui concerne les premiers secours aux blessés.

Toutes les requêtes, y compris à l’assemblée nationale, furent vaines et aujourd’hui en 2004, il n’y a toujours pas de centre de secours sur la Zone Industrielle. Ces équipements d’urgence ne sont la priorité ni des industriels, ni des pouvoirs publics.

Pourtant en février 1977, André DUROMEA député et maire du Havre était intervenu avec force et conviction à la Chambre des députés.

Si l’ensemble des élus de droite comme de gauche étaient d’accord avec la démarche syndicale, seuls les industriels concernés et leur refus de financer ces équipements d’urgence ont fait échouer ce projet.

En ce qui concerne l’usine MANOLENE, l’enquête qui a été diligentée suite à cette catastrophe, a mis en évidence des dysfonctionnements, aussi bien sur les conditions de travail, que sur la spécificité des outils utilisés, malgré une législation très précise (outils antidéflagrants) .

Il faut aussi rechercher parmi les causes de cet accident, les impératifs mis en avant par la direction de MANOLENE, à savoir : Ne pas arrêter l’installation pendant la réparation des pompes ! Faire vite, travailler avec le minimum de sécurité pour respecter les contraintes de la production, sans se soucier trop des vies humaines qui étaient en jeu.

Les dégâts furent considérables sur cette ligne n° 3 qui fut à l’arrêt pendant sept mois pour les réparations, les constats et les expertises.

La production de polyéthylène en 1977 chuta à 27.000 tonnes.

L’année 1978 marqua le début du déclin de la production, la récession frappa de plein fouet les productions de polyéthylène haute densité.

Le Conseil d’Administration du 14 mars 1978 annonça une dégradation de la situation économique de l’usine, mais aucune déclaration dramatique ne laissait présager un avenir très sombre. La direction informa le Comité d’Établissement que PHILLIPS PETROLEUM et PETROFINA se désengageaient du capital de MANOLENE laissant de nouveau RHONE-POULENC seul actionnaire.

Puis tout se précipita, la Direction convoqua les représentants du CE le 06 avril 1978 à une réunion d’information, en présence seulement du Directeur Général. Ce dernier s’appesantit sur la situation catastrophique de l’usine et déclara qu’une étude sérieuse avait été menée sur les mesures à prendre pour la maintenir en vie. Les mesures suivantes entreront en vigueur à la fin du mois de juillet 1978 :

Maintien en exploitation  de la seule ligne 3, avec arrêt définitif et mise hors service des lignes 1 et 2.

Arrêt de l’unité de coloration.

Réduction de l’effectif de 90 personnes (sur 200 salariés) pour harmoniser le poids des charges fixes, avec une production de polyéthylène réduite à 28000 tonnes par an.

 Cette réduction d’effectifs sera réalisée par des départs anticipés à la retraite pour le personnel âgé de plus de 56 ans et par des mutations à l’intérieur du groupe.

Le Directeur Général estima qu’il n’y avait pas d’autres issues possibles, que ce plan de réorganisation était nécessaire pour la survie de MANOLENE.

Il fît remarquer que ce redressement ne serait réalisé qu’à la condition que ce plan réussisse et qu’il obtienne le consensus de l’ensemble du personnel.

Enfin, il insista fortement sur les incidences irréversibles d’un éventuel dépôt de bilan, que produiraient toutes perturbations graves ou mouvement du personnel sur la mise en place de ces dispositions de salut.

Les organisations syndicales de MANOLENE connaissaient parfaitement la situation de leur entreprise, mais n’appréciaient pas le diktat de la Direction. De plus elles savaient que ce plan de redressement était illusoire, mal préparé et qu’aucun résultat positif de rentabilité ne pouvait être dégagé avec la production de la seule ligne n° 3.

Les salariés de MANOLENE et la CGT ne se faisaient pas d’illusion, ils savaient qu’à terme c’était la fermeture pure et simple de leur entreprise et que seule la lutte pour la survie pouvait entraver cette casse industrielle.

Sur le plan économique, PHILLIPS PETROLEUM qui a longtemps récolté les profits financiers de MANOLENE serait le principal bénéficiaire dans cette affaire puisque le procédé de fabrication de l’usine de Gonfreville l’Orcher, tombe dans le domaine des échanges techniques. Donc pas de royalties à tirer de la vente du procédé de fabrication du polyéthylène haute densité.

Le plan social entra en action pour un coût estimé entre 7 et 10 millions de nouveaux francs de l’époque.

Sur les 90 salariés concernés, 27 partirent en cessation d’activité (pour les 55 à 65 ans). Pour les autres, ils furent répartis dans les deux entreprises du groupe : PETRO-SYNTHESE et THANN & MULHOUSE, ainsi que dans les entreprises chimiques de la Zone Industrielle.

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, aucune réaction du personnel, à cette période d’été 1978 ne fût enregistrée.

Petit à petit l’usine MANOLENE se vida et à l’automne, seules 136 personnes continuaient à faire « tourner » la ligne n° 3.

Sur les 79 personnes de fabrication, seuls restaient 35 postés organisés avec une 5ème équipe.

Aucun service n’a été épargné ; même le bureau d’études a été supprimé.

De plus, la CFR (Compagnie Française de Raffinage) ayant arrêté son unité de fabrication d’éthylène à la Raffinerie de Gonfreville l’Orcher, ce sera désormais ATOCHEM (ATOFINA en 2005) qui fournira MANOLENE. Mais tous les prétextes de la Direction étaient bons pour accélérer la fermeture du site et des rumeurs persistèrent sur la mauvaise qualité du produit livré par ATOCHEM. Il a fallu l’intervention de la CGT de cette entreprise pour rétablir la vérité.

Bon an, mal an, le bilan de l’année 1978 se termina par une production de 24.264  tonnes de PHD alors que les ventes de PHD s’élevèrent à 28.491 tonnes par un artifice d’achat/revente.

Du côté syndical, il faut constater  la faiblesse des actions en 1977 et 1978  qui ne furent pas à la hauteur des enjeux malgré la mort programmée de MANOLENE.

En 1979, changement de Directeur de l’usine, qui venu de Lyon prendra en charge une entreprise moribonde avec un effectif réduit. Cet homme « parachuté » n’avait aucun pouvoir, surtout pas celui de répondre aux questions des salariés.

Ce refus d’entamer la discussion mit le feu aux poudres, et tout se déclencha à partir de ce moment. Les organisations syndicales décidèrent un arrêt de fabrication de 24 h. En représailles, la Direction manipula les non-grévistes pour briser le mouvement.

De plus, les rumeurs de fermeture se confirmant, un nouvel arrêt de 24 h a lieu le 4 Mars 1980 organisé par la CGT et la CFDT, avec une manifestation devant la Direction générale à Paris.

Plus de 50 ouvriers de MANOLENE y participèrent, avec des représentants de plusieurs entreprises de la chimie, la fédération CGT ayant appelé à un mouvement de masse pour protester contre la fermeture de MANOLENE.

Décembre 1980, la CGT et la CFDT organisent à Gonfreville l’Orcher un débat sur la casse des entreprises dans la chimie avec plusieurs représentants des deux fédérations et l’Union Locale CGT d’Harfleur.

L’ensemble du personnel de MANOLENE, y compris les cadres, participera à ce débat.

De fait, il était très clair que RHONE-POULENC abandonnait son secteur chimie lourde pour investir dans des secteurs plus rentables à court terme.

Ce choix était inscrit dans les orientations définies par Bruxelles avec l’accord des autorités politiques de la CEE et le gouvernement français.

Ce choix visait à liquider les secteurs, n’atteignant pas les 10% de la capacité de traitement de l’ensemble des industries chimiques de l’Europe.

C’était malheureusement le cas pour MANOLENE, qu’il fallait liquider (L’usine représentait 1% de la capacité européenne).

Faisant suite à une réunion du conseil d’administration du 22 janvier 1981, le couperet tomba à la session extraordinaire du comité d’entreprise le 30 janvier suivant.

La direction annonça qu’il n’était plus possible de poursuivre l’exploitation de l’usine, et qu’en conséquence la fabrication serait interrompue le 30 juin 1981, pour un arrêt total dans la 1ère semaine de juillet.

La nouvelle ne fut pas une surprise pour les 136 salariés rescapés du premier plan social.

La réplique des syndicats atteignit son paroxysme le 30 janvier 1982, lorsque tous les personnels de MANOLENE se mobilisèrent pour cesser le travail ; Cette grève importante pour la Zone Industrielle fut suivie par l’ensemble du personnel.

Dans le même temps la direction demanda la dissolution du comité d’entreprise puisqu’il n’avait plus lieu d’exister.

Malgré toute l’énergie du désespoir et les diverses actions mobilisatrices, le deuxième plan social fut appliqué prévoyant une cessation d’activité à 52 ans, des départs volontaires avec une indemnité de 60.000 Francs, et des reclassements dans les usines de RHONE-POULENC ou d’autres sites.

Au 22 Mars 1981, MANOLENE ne comptait plus que 17 salariés, ceux qui avaient reçu leur mutation ne pouvaient partir, les unités n’étant pas vidangées.

Sur la pression des salariés la vidange ne se fera qu’après reclassement de tout le personnel.

De toutes les unités de MANOLENE, seule la centrale (production d’électricité) resta en activité pour alimenter ETHYLOX, centrale qui sera intégralement reprise par cette entreprise y compris le personnel.

Dans une ultime tentative, Jacques EBERHARD Maire de Gonfreville l’Orcher, Gérard HEUZE Conseiller général PC et Joseph MENGA élu municipal PS du Havre, tentèrent de faire revenir la Direction Générale de MANOLENE sur sa décision.

Rien ne put modifier sa position.

Les salariés avaient espéré que le résultat des élections en mai 1981 et la victoire de la gauche auraient pu changer le cours des événements et inverser la décision de fermeture, leur espoir fut vain.

Personne ne se souciait de la petite usine MANOLENE.

Le 7 juillet 1981, l’ensemble du personnel ayant été reclassé, l’installation fut vidangée.

ETHYLOX récupéra environ vingt ouvriers de MANOLENE et 30 salariés partiront enfin en cessation d’activité à partir de 52 ans.

Une partie de l’usine PHILLIPS aux États-unis fonctionnera avec la technicité et l’expérience acquise par MANOLENE.

Maigre consolation !

Avec la fermeture de l’usine, les biens du comité d’entreprise furent attribués à des organisations humanitaires sur décision des représentants des salariés.

L’L'usine fut mise en vente, mais ne trouvant pas de repreneur, la direction générale décida de la détruire et de faire table rase en fin d’année 1982.

L’usine avait 25 ans d’activité.

 

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