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Fil rouge N°3 (1998)

Secrétaire Général de l’Union Départementale CGT de Seine-Maritime de 1964 à 1966, Jean Malvasio est décédé le 20 avril 1998.

Jean-Malvasio était un petit-fils d’immigré. Son grand-père est venu au début du XXème siècle, de sa province des Pouilles, comme des milliers d’autres italiens du sud, chassés de leur terre par la misère. Au lendemain de la Libération, il suit les cours d’apprentissage de l’entreprise Lanfry, spécialisée dans la restauration des bâtiments anciens. Il sera aussitôt mêlé à ces milliers d’ouvriers du bâtiment qui reconstruisent la région.

D’un même mouvement il rejoint à la fois le mouvement syndical et la Jeunesse Communiste dont il devient rapidement un dirigeant. Dans le même temps où il devient un ouvrier professionnel expérimenté, il se révèle comme militant syndical avisé.

Dans les grandes grèves de 1947, puis celles de 1953, il occupe des responsabilités dans les comités de grève de l’agglomération rouennaise. Toutes les luttes de la région le trouvent au premier rang, aussi bien pour les revendications ouvrières que contre les répressions de l’époque de la guerre froide.

Il est là quand les ouvriers du bâtiment affrontent la police, et quand les rappelés de la caserne Richepanse refusent de partir pour le Maroc . Il aimait raconter comment un jour, alors que la veille il avait eu du mal à se faire embaucher, il était licencié parce que le chef de chantier avait aperçu une affiche, malencontreusement apposée près du chantier, annonçant une réunion publique qu’il devait animer.

En 1964, il devient Secrétaire Général de l’Union Départementale des Syndicats CGT. Il le restera deux ans jusqu’au moment où il est élu secrétaire de la Fédération de Seine-Maritime du Parti Communiste Français, dont il deviendra un membre de son Comité Central. Il va diriger cette Fédération pendant plus de 20 ans, et notamment pendant les événements de Mai-Juin 68.

Il est bientôt élu Conseiller Général du 4ème Canton de Rouen, puis de Sotteville-lès-Rouen/St-Etienne-du-Rouvray, où il remplace Célestin Dubois. Il remplacera ce dernier comme député suppléant.

En 1986, la maladie l'empêche d’être totalement lui-même. Il le sait, en mesure toutes les conséquences, et décide de passer le relais de la direction de la Fédération Communiste à Thierry Foucaud. A partir de ce moment là, la maladie ne le lâche plus.

Jean Malvasio était un lutteur; Ce fut un lutteur dans la vie syndicale et politique; Ce fut un lutteur contre la maladie qu’il combattra pendant 12 ans. Toute sa vie a été construite autour d’un engagement syndical et politique. Pendant des années, il a marqué la vie de notre département.

Sa soif de justice sociale en faveur des gens simples particulièrement en faveur de ceux qui souffrent, ses compétences acquises par son travail, ont forgé son autorité. Il était respecté autant par ses amis que ses adversaires qu’il combattait sans complaisance.

Tous ceux qui l’ont connu garderont la mémoire d’un homme direct, simple et franc, toujours modeste, accessible et ouvert à tous, qui aimait la vie.

 

site de l'IHS CGT 76e