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Éditorial

Les enjeux du 40e anniversaire de mai-juin 68

Pouvoir et patronat voulaient en finir avec la grève de mai-juin 68. Ils voulaient faire oublier ce qu'elle a apporté sur le plan social et culturel à la population.

Les médias nationaux, certains anciens acteurs du mouvement étudiant ainsi que les traditionnels porteurs des idées patronales se sont répandus dans des publications, des émissions de télévision, pour réduire les événements à une simple révolte estudiantine limitée au Quartier latin à Paris.Ils ignorent, volontairement, le rôle joué par les travailleurs et les travailleuses dans ce qui fut le premier grand affrontement entre le monde du travail et le capital depuis l'avènement de la 5e République.

Aujourd'hui nous assistons à la démolition du Code du travail, à la remise en cause des garanties sociales dont l'objet est de limiter l'exploitation des salariés.

A la détermination que met le gouvernement pour poursuivre les privatisations des entreprises nationales, le démantèlement du Service public, la remise en cause du droit de grève, il faut ajouter les cadeaux fiscaux faits au patronat au détriment des finances publiques. Autant de situations qui engendrent un légitime mécontentement des salariés comme le montrent les luttes de ces derniers mois.

Il est compréhensible que le souvenir des acquis de la grève de 1968 hante les esprits des gouvernements et des administrateurs de banques et des multinationales.

Notre IHS-CGT-76 s'est fait un devoir, en jouant son rôle de passeur de mémoire, de commémorer le 40e anniversaire de ce mouvement en montrant l'apport des luttes dans le progrès social. L'édition du livre "Mai-juin 1968 en Seine-Maritime" a permis de retracer le déroulement de la grève, de le replacer dans la situation nationale et internationale de l'époque, de montrer que ce printemps a contribué à changer la vie. C'est autour de ce livre que nous avons fait connaître le rôle de la classe ouvrière dans ces événements et de les analyser, en organisant un colloque qui a rassemblé 150 participants: syndicalistes, universitaires, enseignants, et étudiants.

Ce fut ainsi l'occasion pour les rédacteurs du livre d'intervenir sur les radios, la télévision et la presse régionale. Les soirées-débat, les conférences données dans plusieurs localités, ou dans les assemblées de syndiqués et de salariés, ont contribué à faire connaître l'IHS-CGT-76 et son travail. Un seul souci a animé notre collectif au cours de ces interventions: faire connaître notre livre, bien sûr, montrer que la connaissance des luttes passées et leur succès peut-être utile pour celles d'aujourd'hui et de demain, de mettre en évidence que toute bataille est gagnable.

Serge Laloyer

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