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Centre Généal. Finistère

Pilleurs d'épaves

(suite) 2/6

L'interrogatoire du capitaine.

Il s'appelle Antoine NICOLLE. C'est un homme de haute stature, âgé de 65 ans environ, aux cheveux gris. Il est habillé de vêtements en étoffe brune et déclare être originaire de Dieppe, où il habite. Le Saint Jacques est un bateau de Dieppe, qui appartient à Nicolas AUZOU,  marchand de cette ville, pour qui il a été construit il y a six ou sept ans.  C'est une barque pontée d'un volume de trente cinq à quarante tonneaux, de 8 pieds de tirant d'eau en charge, et 7 pieds à vide.
Antoine NICOLLE raconte qu'il est parti de Rouen le 9 septembre 1724 pour se rendre à Lisbonne, chargé de biscuits, où il est arrivé le 9 novembre.
Là bas,  il a embarqué dans la cale une cargaison de 287 caisses d'oranges et de citrons. Ce sont des caisses de bois.
Il pris en charge aussi une somme de quatre-vingt-six mille trois cent quatre-vingt Rès, monnaie du Portugal, d'une valeur de 446 livres 16 sols, pour le compte du Sieur Jean MOULIN, marchand à Rouen, et échevin de cette ville.
Il transporte aussi, depuis le départ de Rouen, une somme de 400 livres confiée par le propriétaire du bateau, le Sieur AUZOU, afin de subvenir aux dépenses  pour radouber le bateau pendant le voyage.
D'autre part, toujours dans la cale, il y a aussi quatre petites cannes et une boite "avec adresse" que l'Ambassadeur de France au Portugal lui avait confié  et qu'il devait déposer au Havre chez un certain Sieur EUSTACHE.
Il transporte enfin, pour son propre compte, quinze caisses d'oranges et de citrons, et douze jambons de l'Amigue, qu'il a mis dans la cabine.
A Lisbonne, un passager a embarqué avec ses bagages. Il s'agit de Jean Pierre MERVEILLEUX,.officier suisse qui rentre au pays, en passant par Rouen et Paris.

Une traversée dans la tempête.
C'est lors du voyage de retour que le navire fait naufrage. Le jour de Noël, alors qu'ils viennent de quitter Lisbonne, une tempête se lève. D'une rare violence, elle va durer tout au long du voyage. Voilà onze jours que l'équipage lutte dans la tempête, lorsque le 6 janvier, les voiles se déchirent. Le bateau n'est plus manoeuvrant. Il va dériver ainsi, au gré de la bourrasque pendant quatre jours, lorsque dans la nuit du 9 au 10 janvier, vers deux heures du matin, il se retrouve au milieu les brisants. L'un des matelots remarque alors la terre. Le vent qui souffle d'Ouest-Sud-Ouest les entraîne à la côte, en plein milieu de la baie d'Audierne. Le bateau  s'échoue devant Penhors juste à l'endroit où finit la côte rocheuse et où commence une immense plage de sable fin de plusieurs lieues qui se termine à La Torche.

(suite)

 Acquit

D'Antoine Nicole pour Me François Paylar et pour M. Jean Moulin, Pour le chargement de 287 caisses d'oranges et de citrons, fait à Lisbonne le 18 décembre 1724

 

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