Mélenchon sur France 2 : superbe prestation du candidat du Front de Gauche

Sur France-2 jeudi 12 janvier 2012, le candidat du Front de gauche a exigé de François Hollande qu’il le prenne enfin au sérieux. Et affirmé que  »la colère populaire était immense ».

Les téléspectateurs qui s’intéressent à la politique étaient plus nombreux que de coutume : 3,2 millions ont suivi l’émission, soit 13,3 %. Au palmarès des parts d’audience, Mélenchon devance Jean-François Copé (11,1 %), Alain Juppé (9,4 %).

Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, la prestation –jeudi soir, en prime time et en direct sur France-2– du candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, fera date. En tout cas, cela restera, quoi qu’on pense de l’intéressé, comme un temps fort, impressionnant.

Sous l’œil ravi et séduit de Marie-Georges Buffet, ex-ministre des Sports et ex-patronne du PC, Mélenchon, dans un style torrentiel qui n’avait rien à voir avec le langage convenu des énarques, des avocats ou des agrégés de lettres, a fait, en effet, une démonstration de force, à la fois physique et psychologique.

Démonstration de force physique parce que l’ex-troskiste s’est donné à fond pour défendre le « peuple » et vendre ses idées révolutionnaires (y compris face à l’ancien Pdg de Saint-Gobain, le courageux et placide Jean-Louis Beffa, que Mélenchon a sommé –en vain– de montrer sa feuille de salaire).

Démonstration de force psychologique parce que l’ex-ministre de Lionel Jospin a rudement fait comprendre à François Hollande qu’il avait intérêt à ne pas le mépriser, et à tenir compte de ce que propose le Front de gauche (dont il a brandi à plusieurs reprises devant les caméras le programme, en soulignant, par exemple, que le retour à la retraite à 60 ans n’était pas négociable).  »La cocotte-minute est en train de bouillir »

On savait que Mélenchon était, dan son registre, un remarquable orateur. Jeudi soir, il a été spectaculaire, dans un style abrupt et passionné, cousin par moments de celui du Georges Marchais de la « grand époque », celui des années 70. Précisément, jamais depuis Marchais, le PC n’avait vu l’un de ses « représentants » tenir l’antenne à ce point, aussi longtemps et aussi fièrement.
Sur le fond, on retiendra quatre choses.

1. Mélenchon s’est présenté comme le seul vrai rempart contre le Front national, dont il craint,  dit-il, l’ascension, mais dont il déplore aussi que certains à gauche l’instrumentalisent.

2. Il  estime que personne ne peut dire aujourd’hui qui sera au second tour de la présidentielle. Ni même, a-t-il insisté, qui sera en tête à l’issue du premier tour.

3. Il affirme que François Hollande n’a aucune chance de l’emporter s’il fait l’impasse sur le Front de gauche et ses idées.

4. Il l’aura martelé toute la soirée : dans la France d’aujourd’hui, «la colère populaire est immense» et «la cocotte-minute est en train de bouillir». Sous-entendu: tout peut arriver.

Jeudi soir, sur France-2, l’air, à certains instants, n’était pas frais ni même froid, mais soudain glacial

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