Espagne: l’austérité entraine la baisse en volume des ventes de biens alimentaires !!!

Salariées d'Orange Spain en manifestation le 15 septembre à Madrid

Salariées d’Orange Spain (Orange Espagne), syndiquées au syndicat CCOO, en manifestation à Madrid

Hormis l’intervention violente des forces de police dans les manifestations, rien n’intéresse les médias dans la situation que l’on impose aux espagnols: on ne nous en dit rien !

Même si la situation d’Orange Spain ressemble à une oasis dans un océan de crise, nos collègues espagnols d’Orange n’en sont pas moins plongés dans une offensive brutale contre le niveau de vie des travailleurs. S’ils le sont moins que d’autres, leur familles et leurs amis sont touchés.

Mais que ce passe-t-il en Espagne, où, le 25 septembre dernier violents affrontements ont opposé manifestants et policiers mardi à Madrid lors d’un nouveau rassemblement contre les mesures d’austérité prévues dans le cadre du budget 2013.

Précisément la situation espagnole est marquée:

  • => par un taux de chômage de 24,6% (un salarié sur 4 est au chômage !),
  • => Le taux de chômage atteint 49% chez les jeunes .
  • => Le chiffre officiel de chômeurs est de 6 millions.
  • => La situation est différente entre le nord et le sud du pays ; La situation est tellement grave que le sud de l’Espagne connait un taux de chômage de 36% (un salarié sur 3 est au chômage !).
  • => Les effets de la récession sont tellement brutaux qu’aujourd’hui 10% des familles ont les deux parents au chômage.

En conséquence, les espagnols se restreignent sur tout !

On assiste, non seulement à une réduction globale de la consommation des ménages, mais, dans cette baisse, à une baisse en volume des ventes de produits alimentaires.

L’Espagne est un pays en ruine, marquée par une énorme dette privée, avec des actifs toxiques de l’ordre de 150 milliards d’euros.

Il y a 6 millions de logements vides dans le pays.

Les comptes publics sont en dérapage complet. C’est la ruine d’une politique vantée par Sarkozy, qui en avait fait un modèle lors de la campagne électorale de 2007, et qui voulait nous appliquer en France les mêmes recettes que celles mises en œuvre par le gouvernement espagnol de l’époque.

L’Espagne redevenue un pays de bas salaires, avec un salaire minimum à 600€.

La crise espagnole dure depuis 5 ans, c’est à dire depuis mi-2008, et rien ne permet de voir le bout du tunnel. Les salaires moyens ont baissé depuis deux ans.

Les mesures gouvernementales, poussées par la communauté européenne et les banques, ont fait reculer la demande commercialisable d’une manière énorme. Les experts estiment aujourd’hui que l’Espagne ne sortira de la crise que dans une dizaine d’années, au plus tôt !

L’Espagne est dans une situation de blocage.

En Espagne, 10% des crédits sont en risque d’impayés, et les entreprises et les ménages rencontrent d’énormes difficultés à obtenir des prêts de la part des banques. Le gouvernement vient d’ailleurs de nationaliser la 4e banque espagnole Bankia, qui croulait sous les actifs immobiliers à risque au niveau de 31,8 milliards d’euros.

En fin août les économistes estimaient que le produit intérieur brut de l’Espagne devait reculer de 1,7% en 2012, et leurs prévisions pour 2013 étaient celles d’un nouveau recul de 0,6%.  Mais le 26 septembre, la presse a annoncé une révision à la baisse de ces annonces, avec -1,8% en 2012, et -1,4% en 2013. En quelque sorte personne n’en sait rien, sauf que la récession gagne du terrain chaque jour un peu plus.

Le gouvernement profite de la situation pour remettre en cause massivement les acquis sociaux.

  • Libéralisation des heures d’ouvertures des magasins : on peut désormais les ouvrir 24h/24 et le dimanche (mais il n’y a plus assez de clients !).
  • La TVA a augmenté de 3 points (comme M. Sarkozy voulait l’imposer aux Français), ce qui relance la hausse des prix, fait baisser un peu plus le pouvoir d’achat des salariés et des retraités, et réduit la consommation des ménages, au point qu’on assiste à une baisse en volumes des biens alimentaires.
  • Baisse des salaires du secteur public, suppression du 13e mois,
  • Baisse des allocations chômage, et des primes de licenciement, etc.

Sommes-nous si loin de l’Espagne que cela ne nous toucherait pas ?

Attention les banques françaises sont très impliquées en Espagne ! Elles y détiennent 10 milliards d’euros en actifs immobilier en Espagne, et chacun sait que pour une grande part ce sont des actifs toxiques !!!

La situation que l’on fait aux salariés espagnols, comme aux grecs ou aux portugais, nous concerne et mérite notre solidarité !

En Espagne comme en France la sortie de crise passe absolument par une hausse des salaires et des retraites !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*