Ecrire au fil rouge

Numéro 6 Éditorial

Rouen, l'armada du Siècle 1999

Une action originale de la CGT pour une cause historique, le 13 juillet 1999 à Rouen

La Navale: Une colonne vertébrale pour l’emploi

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Editorial

Métallurgie: une histoire structurante au département de Seine-Maritime.

Par François Auvray

Notre département a des atouts naturels dus à sa géographie: la mer et les côtes, le fleuve, dont la CGT réclame depuis longtemps qu’ils soient mieux utilisés, mieux mis en valeur pour les hommes et pour l’emploi. Le développement industriel de notre département s’est réalisé depuis plus d’un siècle autour de ces atouts. Navale, marine marchande, commerce et manutention portuaire ont constitué l’épine dorsale de l’activité économique hors agriculture.

Ce fut un développement fort pendant de nombreuses décennies, entraînant dans sa foulée, la métallurgie, la construction, la chimie, le pétrole, l’automobile, etc. Dans ce développement, les activités métallurgiques ont structuré l’essentiel des activités économiques, touchant tous les domaines.

Cette profession (ces professions) omniprésente, dont le nombre de salariés s'accroît régulièrement, rencontre des difficultés à faire reconnaître savoir-faire, technicité, conditions de vie décentes, etc. face à un patronat avide, retords, brutal. Elle n’est pas seule, mais l’attitude du patronat des “métaux” a souvent été - et est encore - le “fer de lance” de l’exploitation et de la lutte antisyndicale. Cette attitude particulièrement rétrograde provoquera des réactions, comme la grève de 111 jours des métallos du Havre en 1922 contre une toute nouvelle baisse des salaires (10%)...

Le combativité des métallos ne sera (et n’est toujours pas) isolée mais elle sera facilitée par cette longue période de développement.

Aujourd’hui elle vit une nouvelle phase: il faut se battre pied à pied pour conserver chaque emploi, chaque activité, chaque site, pour imposer chaque nouvel emploi. Depuis 1978, les effectifs ont fondu, passant de 83 000 à 45 000 dans le département. Quelle casse! Quelles luttes! Et sans ces luttes que resterait-il? ... et dans cette résistance quel rôle fondamental à la CGT !

S’il y a dans la baisse des effectifs une part due à l’avancée des techniques, au “modernisme” comme on dit (on ne travaille plus, quelle que soit la branche, comme il y a vingt ans), il y a surtout l’utilisation par le patronat de ces avancées et de cette modernisation...

Il y a essentiellement une ferme volonté patronale d'exploiter au maximum chaque salarié, d’arracher des gains de productivité, une volonté déterminée de réduction d’effectifs. Cela passe par l’accroissement de la précarisations, le retour à des horaires démentiels, la délocalisation de productions, les restructurations permanentes du capital et de l’outil productif; avec pour conséquences un recul du statut social, des pertes de pouvoir d’achat, le sous paiement des connaissances, l’aggravation de la plupart des conditions de travail, le stress, les suicides, le développement de maladies professionnelles, la hausse des accidents du travail, etc...

En regardant l’histoire de la métallurgie, s’aperçoit que l’on a sous les yeux un révélateur, un banc d’essai et une suite de repères, pour une bonne part commun à tous les salariés du département.

Sommaire: Dans ce numéro consacré à la métallurgie on trouvera: un article sur la construction navale au Havre, un autre sur la réparation navale au Havre, une histoire du chantier naval du Trait, une demande de droit de réponse à l'article de Pierre Chaline paru dans la revue Études normandes °2 de 1998.

 

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